Fluctuations d’activité au sein de la société rime souvent avec difficultés d’organisation du temps de travail des salariés.

Depuis la loi « Travail » du 22 août 2008, un dispositif unique permet de pallier ce problème : il s’agit de l’aménagement du temps de travail sur une période supérieure à la semaine.

Ce dispositif présente nombre d’avantages tant sur le plan financier que sur le plan organisationnel pour l’employeur : adaptation du rythme de travail en fonction du besoin réel de la société, exemption du paiement de majorations liées aux heures supplémentaires, réactivité face à l’évolution de l’activité…

Ce levier d’action permet donc à l’employeur d’anticiper et de faciliter la gestion des salariés et de l’activité. Cependant, l’aménagement du temps de travail est soumis à des règles et à des obligations strictes. Afin d’appréhender ce dispositif, il convient tout d’abord de le définir.

Qu’est-ce que l’aménagement du temps de travail ?

Le dispositif d’aménagement du temps de travail permet d’ajuster la durée de travail des salariés en fonction de la charge de travail dans l’entreprise. Il peut prendre la forme de travail par cycles, d’octroi de jours de RTT, ou encore de modulation du temps de travail.

Il est possible d’aménager le temps de travail sur une période supérieure à la semaine et pour au maximum 1 an (ou 3 ans si l’accord de branche le prévoit).

Comment mettre en place l’aménagement du temps de travail ?

Trois voies permettent d’appliquer le dispositif d’aménagement du temps de travail des salariés :

Par accord collectif

Par décret

Unilatéralement

Via la conclusion d’un accord au niveau de l’entreprise ou de l’établissement : vous devez faire un dépôt auprès de l’Administration et du greffe du Conseil de prud’hommes + transmission à la commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation de la branche.

Via la conclusion d’un accord de performance collective (contrairement à l’accord d’aménagement, il permet de modifier les conditions de mobilité et la rémunération des salariés).

En appliquant un décret en vigueur = acte réglementaire et non législatif, rendu par le Président de la République ou le Premier ministre. Les entreprises fonctionnant en continue peuvent organiser le temps de travail de manière unilatérale.

En l’absence d’accord collectif, le dispositif peut être mis en place de manière unilatérale pour maximum :

  • 4 semaines pour les entreprises de 50 salariés ou + ;
  • 9 semaines pour les entreprises de -50 salariés.

Attention vous devez impérativement vous conformer aux trois obligations suivantes :

➡️ CSE : si vous disposez d’un CSE, ce dernier doit être informé et consulté (avis rendu par le CSE, lequel ne s’impose pas à l’employeur). A défaut, un délit d’entrave peut être qualifié, la mesure peut être suspendue, voire inopposable, et le CSE peut demander des dommages-intérêts.

➡️ AFFICHAGE : Vous devez afficher dans les locaux de l’entreprise le nombre de semaines concernées, ainsi que les horaires de travail et la répartition de la durée de travail pour chacune des semaines.

➡️ BULLETIN DE PAIE : Doit apparaitre sur le dernier bulletin de salaire de la période de référence, un document récapitulant les heures travaillées au cours de la période de référence.

En tant que salarié, puis-je refuser l’aménagement du temps de travail ?

Oui et non !  Le dispositif d’aménagement ne constitue pas une modification du contrat de travail, mais seulement des conditions d’exécution du contrat de travail. Ainsi, le salarié ne peut le refuser ; à défaut, il pourra être licencié.

En cas d’aménagement du temps de travail via un accord de performance collective, il y a cette fois modification du contrat de travail, le salarié peut donc refuser, toutefois, son refus pourra là aussi entraîner son licenciement.

Comment sont comptabilisées et payées les heures effectuées durant la période d’aménagement ?

L’accord collectif mettant en place le dispositif peut prévoir une rémunération lissée sur la période concernée, c’est-à-dire indépendante des heures réellement effectuées chaque mois. La rémunération se base donc sur l’horaire mensuel moyen.

Pour les heures supplémentaires, un double décompte doit être effectué :

Décompte hebdomadaire

  • L’accord peut prévoir une limite haute d’heures hebdomadaires, supérieure à 35 heures. Au-delà, il s’agit d’heures supplémentaires.
  • Elles doivent être payées avec majoration, sur le mois concerné et non en fin de période d’aménagement du temps de travail (= période de référence).

Décompte sur la période de référence

  • Un décompte des heures supplémentaires doit être réalisé en fin de période, en soustrayant les heures supplémentaires déjà payées au titre du décompte hebdomadaire ci-dessus.
  • Les heures supplémentaires sont celles accomplies au-delà de 1607 heures ou de la limite fixée par l’accord collectif.

Notre service juridique social se tient à votre disposition pour la mise en place de l’aménagement du temps de travail.

Les informations contenues dans cet article sont générales, synthétiques et non exhaustives. Votre cas particulier peut amener à un conseil spécifique. Les informations ont pu également évoluer depuis la date de publication. Soyez vigilants et rapprochez-vous de votre expert-comptable ou avocat.

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