Le dernier observatoire de la profession met en lumière la montée en puissance des femmes dans la profession. L’apparition de déserts architecturaux est également pointée du doigt ainsi qu’une stagnation du revenu moyen sur ces dernières années.

Tous les 2 ans, le Conseil national de l’Ordre des architectes dresse un portrait démographique, sociologique et économique de la profession. Baptisé Archigraphie 2022, cette étude de 150 pages nous apprend tout d’abord que le nombre d’architectes inscrits à l’Ordre continue d’augmenter depuis 2019. De 29 034 à cette époque, il est ainsi passé à 29 992 à la toute fin 2021. Un niveau inégalé depuis plus de 10 ans.

Autre enseignement notable : la profession enregistre une féminisation continue et soutenue. Fin 2021, plus de 32 % de l’ensemble des architectes étaient des femmes et lorsque l’on réduit l’échantillon de base aux moins de 35 ans, le ratio grimpe à 49,7 %. Des taux en constante augmentation depuis l’an 2000. Pour mémoire, cette année-là, 16,6 % des architectes étaient des femmes (32,8 % chez les moins de 35 ans).

Quant à l’âge moyen des architectes, il continue de s’élever. Alors qu’il était de 47 ans en 2000 et de 49,4 ans en 2010, il était de 51,3 ans en 2021.

Une répartition inégale sur le territoire

Sans surprise, les métropoles et les départements les plus dynamiques économiquement abritent le plus grand nombre de professionnels. Plus d’un tiers des architectes (9 539, pour être précis) exerçaient ainsi leur métier en Île-de-France en 2021. La deuxième région le mieux dotée, l’Auvergne-Rhône-Alpes, n’accueillant que 12,7 % des effectifs nationaux. Un différentiel qui, pour les auteurs de l’étude, « marque la polarisation entre les architectes en Île-de-France et ceux exerçant dans les autres régions ».

A contrario, la région du Centre-Val de Loire (482), la Corse (280) et la Bourgogne-Franche-Comté (560) affichaient les plus faibles effectifs d’architectes en 2021. Des déserts architecturaux que l’on retrouve également en Guyane (62 architectes), en Martinique (119 architectes) ou encore en Guadeloupe (192 architectes). En termes de concentration, la Haute-Marne est le département où le nombre d’architectes pour 10 000 habitants est le plus faible (0,8), devant Mayotte (1), l’Aisne (1,1) et le Pas-de-Calais (1,2). Pour rappel, en 2020, la France comptait 4 architectes pour 10 000 habitants.

Un revenu qui évolue peu

Après avoir connu un plus bas en 2015 (41 741 € constants), le revenu moyen annuel des architectes s’est redressé de 17 % en 3 ans pour atteindre 48 872 €. Depuis, il a peu évolué. En 2020 (dernière année estimée), il plafonnait ainsi à hauteur de 48 805 € constants. Les auteurs de l’étude notent également de grandes disparités de revenus en fonction des régions : « l’Île-de-France détient le revenu annuel moyen le plus élevé avec 56 336 € en 2020, suivie par la Corse (54 410 €) et la région des Hauts-de-France (53 744 €). La région Occitanie affiche le revenu moyen le plus faible (39 125 €), soit environ 30 % de moins qu’en Île-de-France ».

Quant à la distribution de ces revenus, l’étude nous apprend que les 25 % des architectes les moins bien rémunérés disposaient, en 2020, d’un revenu annuel inférieur à 14 753 €, alors que les revenus des 25 % les plus riches dépassait 59 457 € par an.

© Les Echos Publishing 2022

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