L’intelligence artificielle (IA) bouleverse nos modes de production, de service et de décision. Outil d’innovation majeur, elle soulève toutefois une question cruciale : peut-elle devenir un levier de responsabilité sociétale ou risque-t-elle d’alourdir notre empreinte écologique et les inégalités ?

Une technologie puissante, mais gourmande en ressources

Les modèles d’apprentissage profond nécessitent d’énormes capacités de calcul. Selon l’Agence internationale de l’énergie, les data centers ont consommé 220 à 320 TWh d’électricité en 2021, soit près de 1 % de l’électricité mondiale, pour environ 300 millions de tonnes de CO. En France, ils représentent déjà 16 % de l’empreinte carbone du numérique, et l’essor des IA génératives accentue la tendance : une requête peut utiliser jusqu’à dix fois plus d’énergie qu’une recherche classique, sans compter l’eau pour le refroidissement et l’extraction de métaux rares.

[Un impact environnemental monstre] [Empreinte carbone des data centers : l’Arcep tire la sonnette d’alarme – Forbes France]

Un accélérateur potentiel de durabilité

Bien conçue, l’IA peut aussi réduire l’empreinte environnementale : optimisation de la consommation d’énergie, détection des fuites d’eau, réduction des déchets, logistique plus efficace. Couplée à la blockchain, elle améliore la traçabilité des chaînes d’approvisionnement et la fiabilité des données ESG. Elle peut même favoriser la diversité en identifiant les biais de recrutement — à condition que ses propres algorithmes soient responsables.

[L’Intelligence Artificielle en RSE : quels défis et opportunités ? – OptimValue]

Des enjeux éthiques et sociaux

Biais, atteintes à la vie privée, décisions opaques : l’IA exige une gouvernance stricte. Chartes éthiques, audits, transparence et conformité au futur IA Act européen sont indispensables. Sur le plan social, elle automatise des tâches, mais impose formation et accompagnement pour éviter une fracture numérique.

[ISO – Bâtir une IA responsable : comment aborder le débat sur l’éthique de l’IA ?], [RSE et intelligence artificielle : Le guide pour une IA Éthique]

Vers une IA sobre et responsable

Pour limiter l’empreinte environnementale de l’IA, plusieurs leviers s’imposent :

  • Écoconception des modèles : réduire la taille des algorithmes, optimiser les phases d’entraînement et privilégier des architectures sobres ;
  • Infrastructures responsables : choisir des data centers alimentés par des énergies renouvelables, améliorer le refroidissement et suivre des indicateurs de performance énergétique (PUE) ;
  • Pilotage et mesure : intégrer des KPI environnementaux et sociaux, alignés sur les objectifs ESG et la CSRD.

Certaines entreprises adoptent déjà des codes de bonnes pratiques associant transparence, éthique et sobriété numérique, une démarche encouragée par les régulateurs et de plus en plus valorisée par le marché.

[31 bonnes pratiques pour réduire l’impact environnemental de l’IA Blog Devoteam Rebirth], [Forum pour une IA Durable : des annonces stratégiques pour un avenir responsable – GreenTech Innovation]

Faire de l’IA un levier RSE, pas un risque

L’IA n’est ni bonne ni mauvaise en soi : c’est un outil puissant dont l’impact dépend des choix que nous faisons aujourd’hui. Pour les entreprises, l’enjeu est clair : intégrer l’IA dans une stratégie RSE globale, combinant innovation, éthique et sobriété.
Plutôt que de céder à la logique du « toujours plus », il s’agit d’adopter une approche raisonnée, alignée sur les Objectifs de Développement Durable (ODD). Bien maîtrisée, l’IA peut ainsi devenir un formidable levier de transition écologique et sociale, à condition de placer la responsabilité au cœur de son déploiement.

Les informations contenues dans cet article sont générales, synthétiques et non exhaustives. Votre cas particulier peut amener à un conseil spécifique. Les informations ont pu également évoluer depuis la date de publication.

Soyez vigilants et rapprochez-vous de votre expert-comptable ou avocat.

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